30 ans plus tard, rien n’a changé !

5 avril 2020. La France est confinée pour lutter contre le covid-19. Moment difficile.

C’est l’occasion que j’ai choisi pour le rangement de mes archives. 50 ans de vie militante, notamment au sein de mon organisation syndicale que j’ai eu l’honneur et le bonheur de présider (1970 – 1993).

J’y ai tout appris. Le syndicalisme est une école de vie extraordinaire, une expérience avec ses réussites, mais aussi ses échecs. On y apprend l’humilité, le respect de tous, et surtout on cesse de croire que l’on a toujours raison.

Le texte que je vous propose ci-après, enfoui depuis dans mes dossiers, je l’ai produit en 1989 après que la RATP ait subi un mouvement de grève fin 1988 d’une ampleur particulièrement massive. Une crise syndicale interne à l’entreprise, mais touchant aussi les Confédérations nous a tous touché.

AK

Sors de l’ombre

Le syndicalisme traverse une crise. Une crise importante, profonde. Certains le nient encore. D’autres l’admettent du bout des lèvres en disant qu’elle était prévisible et rejettent, comme toujours, la faute sur les autres : la direction, le patronat ou le gouvernement. C’est facile, subjectif et peu crédible. Rares sont ceux qui font leur autocritique avec lucidité.

Nous, nous pensons que cette crise est souhaitable. Elle va amorcer le changement des mentalités et des méthodes d’action. Nous n’entrerons pas dans la mascarade de ces syndicats qui se raccrochent désespérément aux idéologies rétrogrades et se battent encore à coups de tarte à la crème par médias interposés.

Le monde change. Et nous avec lui. La fierté et l’honneur des syndicats se devraient d’être à la pointe de cette évolution à laquelle nous pouvons participer dans les dix ans qui viennent. Au lieu de ça, et malgré une évolution positive qu’il convient de souligner, les rapports Direction-Syndicats restent des joutes moyenâgeuses et stériles. Nous ne parlons qu’en termes de « combat », de « lutte », de ‘guerre » … Sommes-nous vraiment ces adultes responsables que mérite un pays démocratique ? La lutte des classes est-elle encore de notre temps ?

Au Syndicat Indépendant, nous répondons : NON.

Mais l’interrogation fondamentale reste : comment peut-on changer tout ça ?

D’abord par le nombre, c’est évident. Mais aussi par notre travail, notre responsabilité. Il ne s’agit pas de déserter le mouvement syndical. Surtout pas maintenant. Au contraire, il est du devoir de chacun de participer activement à sa reconversion, à sa modernisation. Chaque agent de la RATP, quel que soit son grade, est directement concerné.

Le Syndicat Indépendant est tourné vers l’avenir, il est ouvert aux idées neuves, évolutionnistes. Le Syndicat Indépendant permet à chacun de s’exprimer en faisant abstraction de toute idéo-politique.

Les jeunes vont jouer un rôle essentiel dans cette « évolution syndicale ». Ils y participeront avec énergie et intelligence ou … elle ne se fera pas.

Être jeune est une vertu de l’esprit. Ce sont ces jeunes qui doivent prendre en main leur destin pour mieux le maîtrise. C’est à eux de ne plus se contenter d’être des « assistés » du syndicalisme.

Par sa fonction et ses objectifs, le Syndicat Indépendant répond à toutes ces préoccupations. Mais son efficacité dépendra du nombre et de l’équité de ses membres. La RATP a besoin d’un syndicalisme d’Entreprise et Professionnel, fort et organisé.

C’est donc ensemble, dans le respect des idées de chacun, avec l’amitié nécessaire à toute entreprise commune et dans un souci de justice que nous réussirons. C’est le pari que nous prenons aujourd’hui.

Se syndiquer et garder une complète liberté ne sont pas incompatibles. Nous le prouvons chaque jour.

Sors de l’ombre !
Ensemble, nous relèverons le défi !

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