La commune est le garant de la cohésion sociale.

A l’approche du 101e congrès de l’Association des Maires de France qui s’annonce pour le moins houleux tant les relations avec le gouvernement sont depuis plusieurs mois « délicates », il est indispensable de rappeler l’importance des communes pour la vie démocratique locale.

Les communes sont-elles menacées jusqu’à leur propre existence ?

« Oui » répond Agnès Le Brun, maire de Morlaix et vice-Présidente de l’AMF. « Les communes et leurs maires sont des espèces en voie de disparition face à une volonté de recentralisation de l’État… et à des intercommunalités trop grandes qui tendent à la supracommunalité » insiste avec raison Agnès Le Brun.

« Si on dévitalise la commune, ce sont les services à la population et aux entreprises qui disparaîtront » prévient Philippe Bas, président de la commission des lois au Sénat.

De son côté, Luc Rouban, sociologue, directeur de recherche au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) rappelle que les structures intercommunales ont été crées « pour mutualiser la création d’équipements et de services au meilleur coût ». Et il précise : « déposséder les maires au profit de lieux de pouvoir beaucoup moins incarnés que sont les EPCI (intercommunalités), c’est prendre un gros risque ».

« Le centralisme intercommunal n’est pas meilleur que le centralisme de l’État » insiste Mathieu Darnaud[1]. Position également défendue par le Président du Sénat Gérard Larcher qui considère qu’il est urgent « de revitaliser la commune et garantir ce qu’elle incarne : la proximité et l’efficacité ».

Défendre la commune comme je le fais avec détermination depuis 2008 nécessite aussi, prioritairement, « de remettre à plat la coopération intercommunale qui doit privilégier la subsidiarité en s’appuyant sur les pôles de proximité incarnés par les communes » comme le préconise Mathieu Darnaud.

Nous autres Quimperlois, nous le savons bien. L’exercice de la compétence « eau et assainissement » acceptée en Conseil municipal , avec la seule opposition déterminée de 4 élus (Serge Nilly, Soazig Cordroc’h, Marc Duhamel et moi-même[2]) se traduira par une augmentation significative des factures « eau et assainissement » des seuls Quimperlois.

Cette mutualisation ne répond en rien aux objectifs du « moindre coût » qui est l’ADN de l’intercommunalité.

Mais ceux qui ont approuvé cette augmentation ont également pris des précautions : celle-ci n’interviendra qu’après … les élections municipales de 2020. Ni vu, ni connu !

Alain Kerhervé


[1] Rapporteur de la mission de contrôle et de suivi de la mise en œuvre des lois de réforme territoriale.

[2] Nous avons demandé une compensation au niveau de la fiscalité territoriale. Le maire PS de Quimperlé  Michaël Quernez s’y oppose farouchement. Il favorise l’intercommunalité au détriment de la commune et des Quimperlois.


 

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