Une nouvelle fois, les membres de 3R (Rassemblement pour un renouveau républicain) montent au créneau pour dénoncer la gestion du réseau de bus du Pays de Quimperlé. Ils parlent même de dérive financière.
« TBK, ce sont des bus vides et des voyageurs fantômes. Et je sais analyser les chiffres, surtout quand on ne me les donne pas. » Élu d’opposition à Mellac, membre de 3R (Rassemblement pour un renouveau républicain) et référent sur les questions de transports, Roger Géronimi ne mâche pas ses mots.
La semaine passée, les oreilles de Denez Duigou, vice-président de Quimperlé communauté en charge des questions de déplacements et élu de Clohars-Carnoët, ont dû siffler… Et ce, lors d’une conférence de presse, organisée par 3R. « J’ai étudié le dossier de faisabilité. Au départ, il y a une erreur d’analyse dans le projet. On part d’une ville-centre de 24 000 habitants. A l’époque, il y a quatre ans, Quimperlé en comptait 12 000. »
« Gabegie et mensonges »
Pourquoi, dès lors, ne pas avoir demandé une autre étude ? « Parce qu’il y a une persistance à nier l’évidence et une incapacité et une non-volonté d’agir », poursuit Roger Géronimi.« Gabegie, mensonges. Cela suffit. Il s’agit d’argent public. Tout cela a été mis en place par MM. Quernez, Morvan et Miossec (présidents successifs de la structure intercommunale). Nous dénonçons la dérive financière qui s’est accentuée en 2015. »
Tout comme Christine Favennec, présidente de 3R, et Christophe Lescoat, membre de cette structure qui représente la droite et le centre du Pays de Quimperlé, Roger Géronimi fustige « des buts roulant à vide, un surdimensionnement du réseau et une désaffection du réseau local. »
Selon l’ex-cadre dirigeant du groupe Carrefour aujourd’hui en retraite, dossiers et audits à l’appui, « le nombre de voyage a diminué, n’en déplaise à Quimperlé communauté, qui claironne le contraire. Le réseau TBK, prévu initialement pour recevoir 1 800 voyageurs par jour, n’en accueille, en moyenne, que 297. Ce réseau est trop grand et mal adapté. Il ne répond pas aux besoins de la population. »
Entre 2012 et 2015, le coût de TBK est « passé de 3,9 à près de 4,3 millions d’euros. Soit une augmentation de 9 % en trois ans, financée, en grande partie, par les impôts des ménages. »
« Traitement de choc »
Autres chiffres : « TBK coûte par habitant de Quimperlé communauté, qu’il prenne ou pas le bus, la somme de 79,50 €. Soit 318 € par an pour une famille de quatre personnes, qui devra en plus payer les cartes scolaires, si les deux enfants utilisent TBK. »
Au titre de la taxe « versement transport », les entreprises de 11 salariés et plus sont « mises à contribution, à hauteur de 370 000 €. Le seul hôpital de Quimperlé versera, à ce titre en 2017, la coquette somme de 250 000 €. Quand on connaît les difficultés financières l’hôpital… »
Et l’élu mellacois d’en rajouter une couche : « Tout cela, alors que les dépôts de bilan et les fermetures de sites se succèdent sur notre territoire. »
Alors que faire ? 3R préconise un « traitement de choc nécessaire. Il faut réagir promptement pour enrayer cette hémorragie financière, en réduisant la charge de fonctionnement d’un million d’euros. »
Pour cela, il faut « repenser les différents services en fonction des réels besoins des usagers. » Notamment tout le transport hors scolaire, qui lui, fonctionne très bien et correspond à la demande et aux besoins. Ce sont les liaisons dans Quimperlé et entre Quimperlé et les communes aux alentours qui sont dans le collimateur de 3R.
Cette refonte générerait automatiquement des économies et permettrait, selon Roger Géronimi de« supprimer le reste à charge de Quimperlé communauté : 317 000 € pour 2017 ; de supprimer la taxe transport de 250 000 € de l’hôpital ; de baisser le taxe TBK de 0,15% et en la ramenant à 0,65% sur les entreprises de plus de onze salariés. »Mais surtout, au moment du « renouvellement du contrat, en 2020, il ne faudra pas commettre les mêmes erreurs que lors de la période 2011-2019. »
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