Pays de Quimperlé. Gratuité des bus TBK : 3R revient à la charge

  • Par Vincent THAËRON. (Ouest-France  15 septembre 2018)

Il fallait s’y attendre. L’association 3R n’a pas tardé à réagir, à la suite du point-presse de Sébastien Miossec, président de Quimperlé communauté. Le sujet : les bus TBK et la gratuité.

« Nous constatons, avec une certaine satisfaction, que Sébastien Miossec amorce un revirement sur le sujet de la gratuité du réseau TBK », attaquent, pied au plancher, les membres de l’association 3R (Rassemblement pour un renouveau républicain) de sensibilité de droite et de centre-droit.

Alain Kerhervé, Roger Géronimi et Marc Duhamel font là allusion aux propos du président de Quimperlé communauté, qui évoque la possibilité de gratuité à certains moments et certains jours des bus du réseau TBK (lire Ouest-France du jeudi 13 septembre).

Et 3R de rappeler qu’ils avaient été les premiers, en mars dernier, à « demander la gratuité totale des bus, sur une période d’un an, pour que cela ait valeur de test. À l’époque, Sébastien Miossec avait réagi et déclarer que c’était impossible à mettre en œuvre. »

En mai, 3R avait été reçu par le président, dans « une ambiance sereine. Il nous avait confirmé sa position, son opposition à la gratuité. »

« Volonté politique »

Début septembre, lors d’une commission intercommunale dans laquelle siègent Alain Kerhervé et Roger Géronimi, « nous avons noté un début timide de revirement sur ce sujet de la gratuité, mais avec des mesures aussi inconsistantes d’une pâte à pain sans farine. Mais c’est la première fois qu’ils emploient le mot. »

Et quand Sébastien Miossec « se vante d’avoir augmenté la fréquentation grâce à la gratuité (avec TBK Noz), il admet donc que la gratuité augmente le nombre de voyageurs. » Le président évoque aussi une possible gratuité, le samedi. « C’est-à-dire hors scolaires, ce qui est un comble. »

Pour 3R, ce sont des « mesurettes, de la poudre aux yeux. La gratuité doit être totale. »

Quand Sébastien Miossec parle des 400 000 € de recettes que TBK n’auraient plus en cas de gratuité totale, 3R avance ses arguments.

Les « recettes commerciales de TBK sont de 400 000 € par an, pour un budget d’exploitation de 4 millions d’euros, soit 10 %. Ces recettes sont réparties entre les scolaires (300 000) et le reste (100 000). »

Cette somme, rapportée au budget de fonctionnement (39 millions d’euros), représente 1 %. Selon 3R, « déplacer cette valeur de 1 % dans le budget de fonctionnement, c’est faisable. On ne dit pas que c’est facile. Mais ce n’est insurmontable. C’est une question de volonté politique. »

En clair, il suffit de faire des économies ailleurs. Pour récupérer ces 400 000 €. « Déjà, en cas de gratuité, il n’y aurait plus de billetterie : c’est une économie de 75 000 €. »

Au moment, où le futur contrat de DSP (Délégation de service public) est en cours d’examen et de négociation, avant la signature d’une nouvelle convention, 3R redemande, « comme première étape, dès la rentrée scolaire 2019, la gratuité pour les scolaires. Rapporté au budget de fonctionnement, cela représente 0,76 %. »

Tout en reconnaissant que la « gratuité ne fait pas tout, cela aurait valeur de test grandeur nature. »

Réduire les « hauts le pied »

Les membres de 3R le disent haut et fort : « Cette gratuité est un enjeu majeur social, mais aussi économique, notamment pour la desserte des centres-villes et des centres-bourgs, en direction des commerces de proximité. »

Au passage, ils affirment être « certains du soutien d’Erwan Balanant. Le député s’est exprimé clairement sur le sujet. » Il est pour la gratuité.

Autre argument : « L’enjeu environnemental, dans la mesure où il convient de favoriser d’autres moyens de mobilité que la voiture. »

3R aimerait également, pour faire des économies, une « rationalisation du réseau, avec les trajets haut le pied (trajets à vide pour aller à un point de ramassage ou pour rentrer au dépôt).»

Le rapport d’exploitation 2017 montre que « l’ensemble des kilomètres parcourus est de 1,5 million. Les trajets haut de pied représentent 513 000 km, soit 33 %. » C’est « déraisonnable », pour 3R. « On peut les réduire. »

Une fois de plus, 3R espère être entendu par Quimperlé communauté. Parce qu’on « peut se poser la question : s’ils ne veulent pas la gratuité, est-ce parce que l’idée vient de nous ? »

Cette gratuité qui « existe ailleurs, quelles que soient les couleurs politiques. Dans la communauté d’agglomération de Vitré, par exemple. La gratuité est en place depuis 10 ans. Ils ont multiplié la fréquentation par sept. »

Et 3R de citer d’autres structures intercommunales, comme celles de Niort ou Issoudun, où l’on n’achète plus de tickets.

Laisser un commentaire