Quimperlé. Budget : sur un air de campagne

Le télégramme du 29/03/2019

L’avant-dernier budget avant les municipales à Quimperlé a vu Alain Kerhervé, élu d’opposition, faire feu de tout bois. Et contester de nombreux programmes dont il espère pouvoir en remettre en cause plusieurs dans un an. Une manière aussi de déclarer son intention d’être au départ des municipales de 2020.

Pas de surprise. Ce mercredi soir, l’opposition a voté contre le budget 2019 défendu par le maire de Quimperlé et son équipe. « Un vote négatif avec l’espoir qu’un certain nombre de ces mesures seront remises en cause dans un an », explique avec assurance Alain Kerhervé. À un peu moins de douze mois des élections municipales, le chef de file de l’opposition semble d’ores et déjà en marche. Bien décidé – « si (les Quimperlois) nous font confiance » – à reprendre les rênes de l’hôtel de ville. Si on ne connaît pas encore le casting, on a depuis mercredi soir, un début de programme. Par la voix d’Alain Kerhervé, l’opposition a dénoncé « les conditions de transfert de l’eau et assainissement ». Elle a contesté « l’aménagement du centre historique » de Quimperlé sur fond de logements sociaux place Hervo et de « paupérisation de la basse ville ». Elle a regretté « la mise entre parenthèses pour plusieurs années de la poursuite de la réhabilitation de l’hôpital médiéval, joyau patrimonial en péril ». C’est aussi le Chemin bleu « au coût exorbitant pour un projet » jugé « absolument pas lisible ». C’est encore la sécurité dont il a été regretté l’arrêt du projet d’installation d’une vidéo protection. Des projets dont « nous espérons que dans un an nous pourrons en remettre certains en cause », réaffirme le désormais candidat Alain Kerhervé.

« Politique d’investissement ambitieuse »

Comme l’a rappelé le maire, Michaël Quernez, en préambule d’un budget dont les orientations avaient été largement dessinées en février lors du débat d’orientation, « l’idée c’est de préserver la qualité du service public, de ne pas accroître la pression fiscale en n’augmentant pas les taux d’imposition, de soutenir le milieu associatif ». Le premier magistrat a mis en avant aussi une « politique d’investissement ambitieuse ». Laquelle tient beaucoup à l’Appel à manifestation d’intérêt auquel a répondu la ville dans le cadre de son projet global de revitalisation du centre-ville. Un dossier lourd (3,70 M€) pour lequel est espérée une subvention importante (2 M€). « On aura la réponse en juin. On se repositionnera à ce moment-là sur certains projets », explique le maire. « Après tout, vous avez des amis là-bas, faîtes en profiter la ville », insinue Alain Kerhervé. Avant de laisser entendre un peu plus tard – mais trop tard – que « c’était une boutade ».

Le conservatoire fait toujours débat

Comme il l’a détaillé lors de la réunion publique sur les Halles, Alain Kerhervé a redit son incompréhension concernant le déménagement du conservatoire de musique. Il craint que cela « accélère la désertification de la basse ville ». Il a de nouveau posé la question du site de l’ancienne fonderie Rivière, assurant – compte rendu du conseil de 2016 à l’appui – ne pas comprendre pourquoi le site présenté comme pouvant accueillir le bâtiment avait été mis hors-jeu. Une question (récurrente) à laquelle Michaël Quernez avait répondu en février lors de la présentation du projet. Expliquant que l’ancienne fonderie, localisée en zone de plan de prévention des risques naturels prévisibles relatif au phénomène inondation, a été classée en « zone rouge ». Mercredi soir, il l’a redit.

Pour Marc Duhamel (opposition), « on va trop vite » : conservatoire, logements sociaux et « pour votre truc, cette lumière bleue (le Chemin bleu, NDLR) ». Il demande une véritable étude. « Si ces dossiers arrivent, c’est qu’on a travaillé dessus depuis 2014 », répond le maire. Un brin fatigué, il explique qu’il lui aurait été facile in fine « de ne prendre aucun risque en installant le conservatoire en périphérie sur du foncier libre ». Avant de demander : « Vous voulez le construire où ce conservatoire monsieur Kerhervé ? ». La réponse tombe : « Là où vous avez acheté le terrain ». Daniel Le Bras, conseiller délégué à l’eau, explique alors que selon une modélisation réalisée pour une crue identique à celle connue en 2000, « il y aurait entre 50 cm et 1 mètre d’eau sur le site de la fonderie ».

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