Ci-après, l’intégralité de l’article du Télégramme (01/02/2017)
« Pas de dogme » concernant l’avenir de l’hôpital au Rassemblement pour un Renouveau Républicain (3R), mais une farouche volonté de défendre l’établissement, et notamment ses urgences de nuit, face à une fusion avec Lorient qui inquiète.
« Le combat commence aujourd’hui. C’est notre combat ». Clair et fort, Alain Kerhervé fait entendre, avec ses amis de 3R, une opposition argumentée à la fusion de l’établissement Quimperlois avec le CHBS de Lorient. « S’il est établi que la fusion est indispensable, nous n’avons pas de dogme, ni d’idéologie, sauf l’intérêt de la santé des habitants de ce territoire, mais il faut démontrer son intérêt ».
Photo Le Télégramme : « Les Quimperlois sont extrêmement attachés à leur hôpital »
insistent Roger Géronimi, Alain Kerhervé, Marc Duhamel et Serge Nilly.
Le vœu de 3R est de voir se mettre en place ce que la loi a rendu obligatoire, le Groupement hospitalier de territoire (GHT). Celui-ci est effectif pour Lorient-Quimperlé depuis juillet dernier. La fusion « une hyper-concentration au seul bénéfice du CHBS de Lorient » est prévue au 1e r janvier 2018.
Sur cette fusion « les seules informations données l’ont été par la presse, pas dans les conseils municipaux, c’est anormal » dénoncent les représentants de 3R. C’est pourquoi le Rassemblement s’est adressé par courrier à Michaël Quernez, maire de Quimperlé et président du conseil de surveillance de l’hôpital. Le maire a longuement répondu aux questions de 3R mais, on ne s’en étonnera pas, n’a pas convaincu ses opposants qui démontent certains de ses arguments.
« Fusion inutile »
Ainsi, sur le regroupement de services de suite et de réadaptation (maisons de repos de Bois-Joly et Saint-Joseph), « la décision est validée depuis longtemps » affirme 3R qui souligne également que ce dossier peut avoir cours dans le cadre du GHT, donc « fusion inutile ».
Inutile fusion encore, selon 3R, à propos des services d’urgence où les travaux de réaménagement sont, quoiqu’il arrive, prévus en 2017.
Le maire évoque le dossier médical partagé, « il sera mis en œuvre conformément au décret de juillet 2016 » relève 3R, donc là aussi, « fusion inutile ».
Enfin, les opposants rejettent l’argumentation du maire à propos des équipes territoriales médicales qui seraient créées dans le cadre de la fusion, qualifiant la réponse de floue et soulignant que cette disposition est prévue également dans le GHT.
Cet échange de courriers fera l’objet d’une question écrite lors du conseil municipal du 8 février.
L’argument financier d’un retour à l’équilibre de l’hôpital quimperlois par la voie de la fusion est lui aussi rejeté. « Cet équilibre aura lieu de toute façon. L’Agence régionale de santé évoque même un excédent de 1M€ à l’horizon 2020 ». « Oui, on s’interroge sur la fusion à marche forcée » reprend Alain Kerhervé. « Nous souhaitons que le GHT ait une vie normale de 18 mois à deux ans. Cela permettra d’évaluer les nouvelles organisations. Il faut une période probatoire suffisante, appliquer le GHT jusqu’à 2020. On verra alors s’il faut aller vers la fusion ».
Urgences de nuit en danger ?
Enfin, 3R pense que la fusion est une menace pour les urgences de nuit à Quimperlé. Quel serait le pouvoir de l’institution quimperloise après sa « dissolution juridique » dans l’instance commune si Lorient décidait d’arrêter ce service ? Et de rappeler la fermeture de Concarneau, ou celle d’Hennebont en 2005, qui n’avait pas eu le choix. Un argument, rappelle 3R, repris à l’époque par le maire de Quimperlé (Daniel Le Bras) pour défendre l’indépendance de l’établissement quimperlois.
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