Le Finistère à 3 h de Paris en train : unanimité au Département
Le Finistère à 3 h de Paris en train : unanimité au Département
Les élus du Département n’acceptent pas les conclusions du rapport Duron, qui relèguent à 2038 la possibilité de mettre la pointe bretonne à 1 h 30 de Rennes ou 3 h de Paris. À l’initiative de la présidente PS, Nathalie Sarrabezolles, ils ont voté un amendement.
Les élus du conseil départemental du Finistère réagissent aux conclusions du rapport Duron, reléguant à 2038 les projets de liaison ferroviaire entre Rennes et Paris.
« Le Comité d’orientation des infrastructures vient de rendre ses conclusions, reléguant le projet de liaison nouvelle Ouest-Bretagne Pays de la Loire, et donc l’accessibilité de la pointe bretonne au-delà de 2038. »
« Ce choix de fermer la porte aux Bretonnes et aux Bretons ne reconnaît pas le travail effectué depuis de nombreuses années pour proposer un scénario optimisé des questions d’accessibilité et un développement équilibré du grand ouest. »
Vote à l’unanimité
« Le Conseil départemental se fait la voix des 950 000 Finistériens et Finistériennes, des élu.e.s, des plus de 70 000 entreprises et établissements et en appelle à la responsabilité du gouvernement sur l’accessibilité du Finistère. »
« Les élu.e.s départementaux réunis ce jour en assemblée plénière font part de leur détermination à voir inscrit dans la loi d’orientation sur les mobilités, les suites de Bretagne grande vitesse (Rennes-Paris) qui permettront de réduire le temps d’accès à l’extrême pointe bretonne, à voir reprendre les échanges dans le cadre du comité de pilotage LNOBPL et son inscription dans le contrat de plan État région. »
Le texte a été voté à l’unanimité. Les élus veulent mettre en route des actions, ensemble. Ils parlent de mener une action à Paris. Avec le soutien de la Région. Ce qui n’empêche pas la droite de parler d’un centralisme rennais. Ou Christian Troadec d’appuyer : « La Bretagne est un nain politique. Nous avons besoin d’un pouvoir fort. »
Tous pour un Finistère à 1 h 30 de Rennes
Nathalie Sarrabezolles, présidente PS
« Ce qu’il nous faut, ce sont des infrastructures qui demandent des investissements importants. C’est une question d’égalité et d’équité entre les territoires. Certains ont peut-être des soutiens. Nous, nous avons des arguments. Nous demandons la reprise des discussions. Les barreaux ferroviaires nord et sud du Finistère vers Rennes sont prioritaires. C’est un enjeu de développement économique, mais aussi un enjeu pour tous les salariés du Finistère. Il est difficile d’entendre que, pour le grand métro de Paris, il y a un dépassement de 18 milliards d’euros… Soyons mobilisés. Duron a rendu son rapport dans le cadre qui lui était demandé. Si c’est le cadre qu’il faut changer, changeons-le.
Yvon Moullec (droite)
« Je fais le constat que nos voix ne portent pas. Je propose que nous montions tous à Paris dans un TGV et allions expliquer à ces gens-là ce que nous voulons de manière constructive. Je sais que Macron a parlé de la Bretagne à cinq et de langue bretonne. J’attends. J’attends. »
Jacques François (majorité)
C’est un véritable scandale. Il faut passer à la vitesse supérieure. Nous devrons rester unanimes sur ces questions. »
Isabelle Assih (PS)
« Lors de son déplacement à Quimper, pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron défendait les langues régionales. Il faudrait le lui redire. Je m’aperçois que le Président Macron marche plutôt à droite. Même si je l’ai parrainé, je suis bien au PS. »
Christian Troadec (régionaliste)
« Paris nous maltraite. L’heure est à la mobilisation de tous pour obtenir ces infrastructures, aussi bien pour le train que le numérique ou l’avion. Nous pouvons ressortir la catapulte (qui a servi pour défendre la maternité de Carhaix !). Le problème est politique. Nous avons besoin de plus de pouvoir en Bretagne. La Bretagne est un nain politique. 32 milliards d’euros pour Paris, c’est cela la différence. Le Président Macron a répondu « niet » à la demande de co-officialité de la langue corse, donc il dit non pour la langue bretonne. Il n’y a pas de Président plus centralisateur. »
Maël de Calan (LR)
« La région rennaise s’est servie. Il faut que nous inscrivions à nouveau ces infrastructures dans le contrat de plan 2020-2025 pour gagner de précieuses minutes. Nous ne pouvons plus compter sur le soutien des élus rennais, un peu pour les élus du Morbihan et des Côtes-d’Armor. Nous sommes seuls mais vous avez l’unanimité. Nous voudrions donc que le conseil départemental mette le turbo. »
Marie Gueye (PS)
Forte de son engagement associatif. « Tous à Paris ! Je peux organiser ça avec Christian Troadec ! »
Ouest-France -2 février 2018
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