Alors que le tarif réglementé de vente de l’électricité doit augmenter de 5,9% en août prochain, deux associations de consommateurs, la CLCV et l’UFC-Que Choisir, publient une lettre ouverte à Emmanuel Macron. RTL a pu la consulter.
Avant même qu’Emmanuel Macron n’annonce les mesures prises à l’issue du grand débat national, certaines associations se font entendre. Ainsi, dans une lettre ouverte publiée vendredi 12 avril, et que RTL a pu consulter, la CLCV et l’UFC-Que choisir appellent le président de la République à agir contre la hausse annoncée du prix de l’électricité.
En effet, le tarif réglementé de vente de l’électricité doit augmenter de 5,9% au mois d’août prochain. « Nos deux associations vous demandent de ne pas laisser le gouvernement suivre cet avis que nous considérons techniquement infondé et juridiquement contestable », écrivent-elles.
C’est pourquoi, dans cette lettre ouverte de 2,5 pages, les deux associations de consommateurs utilisent tous les arguments, qu’ils soient politiques, juridiques ou techniques, pour essayer de convaincre le chef de l’État de renoncer à cette hausse historique.
Quels sont les arguments avancés ?
En première ligne, la CLCV et l’UFC-Que choisir font un parallèle direct avec le grand débat national et la crise des « gilets jaunes » qui sévit en France depuis de longues semaines dorénavant. Dans ce contexte précis, il serait malvenu et paradoxal que cette crise débouche sur une telle augmentation. « À titre liminaire, permettez-nous de rappeler qu’alors que la crise sociale actuelle est avant tout une crise du pouvoir d’achat« , poursuivent-elles.
D’un point de juridique, les deux associations de consommateurs rappellent que l’Autorité de la concurrence a émis de gros doutes sur le mode de calcul utilisé par la Commission de régulation de l’énergie pour arriver à cette hausse qui frôle les 6%.
Enfin, d’un point de vue technique, les organisations de défense des consommateurs vont jusqu’à donner à Emmanuel Macron la boite à outils pour effacer ou réduire cette augmentation à venir. Selon elles, il faut par exemple renoncer à une pratique très française : les taxes sur les taxes. Autrement dit, les prélèvements de TVA sur les multiples taxes de votre facture d’électricité alors que l’État pourrait également demander à EDF de faire des économies de gestion.
Vers la saisie du Conseil d’État ?
Surtout, les associations n’entendent pas en rester là alors qu’elles évoquent un courrier qui « vise à lancer l’alerte ». « En guise de conclusion du grand débat, les consommateurs n’accepteront pas une hausse de 6 % de leur facture d’électricité qui contrevient à la vérité des coûts », poursuivent-elles.
Si elles ne sont pas entendues, ces dernières ont d’ores et déjà prévenu qu’elles saisiraient le Conseil d’État.
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